Lexique technique
Vous découvrirez ci-dessous une explication détaillée des termes souvent usités dans notre métier.
Viscosité
Il s’agit de la viscosité cinématique réalisée à une température normalisée (40°C pour les huiles industrielles.) La viscosité est une donnée fondamentale qui peut varier en service sous l’effet:
- d’une pollution (augmentation ou diminution);
- d’une oxydation (augmentation);
- d’un craquage thermique (diminution).
Aspect visuel
L’aspect d’une huile (transparence, dépôts) peut donner des renseignements sur une altération éventuelle en particulier sur des pollutions par un autre fluide ou par des solides.
Teneur en insolubles
Cette mesure indique la quantité d’impuretés solides (en % poids) retenues par filtration sur filtre millipore de 5 microns. Ces impuretés peuvent provenir de pollutions solides extérieures ou de métaux d’usure, et contribuent à augmenter la vitesse d’usure du matériel. Il faut bien noter que ces particules ‘insolubles’ sont en suspension dans l’huile et que cette mesure peut être totalement différente des teneurs en éléments déterminées par spectrométrie d’émission plasma.
Teneurs en éléments
La méthode utilisée pour connaître les teneurs en éléments est la spectrométrie d’émission plasma. Cette analyse permet de déterminer rapidement, en une seule mesure, les concentrations en masse des différents éléments chimiques présents dans l’huile. Le résultat est exprimé en ‘ppm’ ou Parties Par Million, ou en mg/kg.
1mg/kg = 1 ppm = 0,0001% ou 10000mg/kg = 10000 ppm = 1% .
La spectrométrie plasma ne dose que les éléments chimiques présents sous forme de particules d’une taille inférieure à 5 microns. Ces éléments chimiques peuvent provenir soit des additifs présents dans l’huile, soit des pollutions ou des éléments d’usure.
Teneur en eau
Différentes méthodes de détermination de teneur en eau existent et se différencient par l’unité d’expression du résultat : soit en %poids, soit en ppm. La teneur maximale en eau admissible dans une huile dépend de sa nature (hydraulique, caloporteur ...), de la criticité du circuit lubrifié et des conditions de fonctionnement. La présence d’eau peut avoir différentes conséquences aussi bien sur les propriétés de l’huile, que sur le matériel lubrifié:
- réaction chimique (hydrolyse) sur les additifs de la formule;
- catalyseur d’oxydation;
- création d’une émulsion;
- corrosion des parties mécaniques....
Dans tous les cas de figure, une pollution par l’eau constitue une anomalie à laquelle il faut remédier le plus rapidement possible (décantation, filtration, centrifugation, purge, vidange partielle ou totale ...)
Indice d’acide
Cette mesure donne le nombre de mg de potasse (KOH) nécessaires pour neutraliser les composés acides présents dans l’huile analysée. Son suivi régulier peut donner une indication de l’oxydation d’une charge d’huile : l’indice d’acide augmente avec l’oxydation. Cependant il faut savoir que certaines familles d’additifs possèdent un indice d’acide naturellement élevé même sans aucune dégradation. A titre d’exemple les Antisure de type ‘Dithiophosphate de Zinc’ (huiles hydrauliques) ou les Extrême-Pression de type Phosphore-Soufre (Huiles réducteurs). Une huile neuve comportant ces familles d’additifs aura donc un indice d’acide élevé dès le début de son service.
Point éclair
Cette mesure indique la température (en °C) à laquelle il faut porter l’échantillon d’huile pour que ses vapeurs s’enflamment momentanément (émission d’un ‘Flash’) au contact d’une source d’ignition. Cette valeur caractérise la volatilité de l’huile et donne une indication sur la température maximale d’utilisation de l’huile en vase ouvert. Une baisse de point éclair peut mettre en évidence une dégradation par cracking, ou une pollution par un solvant.
Carbone Conradson
Cette mesure aussi appelée résidu Conradson représente le résidu charbonneux d’une huile après combustion.
Comptage de particules
Cette analyse est destinée à suivre la propreté des huiles utilisées dans des circuits hydrauliques de haute criticité. Le résultat est exprimé sous forme de classe de pollution représentant la répartition des particules suivant leur dimension. Pour que cette mesure ait une signification, il est impératif :
- d’effectuer le prélèvement dans des conditions normalisées (norme NF E 48-650);
- d’utiliser uniquement un flacon spécifique (norme NFE48-654 et NF E 48-653) fournit par le laboratoire avec le produit « PARTIC ».
Il faut noter que cette mesure d’un coût non négligeable ne présente aucun intérêt dans le cas d’huiles présentant visuellement une pollution (trouble, eau ...).
Rigidité diélectrique
La rigidité diélectrique ou tension de claquage est la propriété que possède une huile isolante à empêcher la formation d’un arc sous l’effet d’un champ électrique intense. Cette caractéristique importante dépend essentiellement de la propreté de l’huile. Elle est abaissée par la présence d’eau et de matières en suspension. Elle permet de décider de l’opportunité d’un traitement de séchage et de filtration.
Drasticité
La drasticité d’une huile de trempe représente son aptitude à refroidir une masse métallique préalablement portée à haute température. La drasticité est représentative du pouvoir trempant d’une huile. Le contrôle de la drasticité d’une huile en service permet de s’assurer que son action sur les caractéristiques mécaniques des pièces n’a pas changé. On définit la drasticité à partir de deux températures caractéristiques :
- La température de transition entre les phases de caléfaction et d’ébullition (théta 1). Son augmentation peut provenir de l’oxydation. Dans ce cas, on observe une augmentation de l’indice d’acide. Sa diminution peut être due à une consommation de l’additif accélérateur de trempe.
- La température de transition entre les phases d’ébullition et de convection (théta 2). Sa diminution peut être due à une présence d’eau.
Désaération
Le temps de désaération caractérise l’aptitude de l’huile à libérer l’air préalablement dispersé. Lorsque de l’air est introduit dans une huile par agitation mécanique ou par soufflage, etc..., il peut se former de la mousse en surface. L’aération d’une huile peut comporter des inconvénients :
- diminution de la portance du film d’huile;
- accroissement de la vitesse d’oxydation par augmentation de la surface de contact huile-air;
- augmentation de la compressibilité de l’huile d’où élévation de la température et aggravation de l’oxydation, perturbation du fonctionnement d’une commande hydraulique;
- aisque de cavitation.
Les anomalies de désaération de l’huile peuvent provenir :
- d’une pollution (silicone ou autres polluants);
- d’un vieillissement de l’huile;
- d’un mélange avec une autre huile.
Moussage
Le moussage est caractérisé par le volume de mousse et par sa persistance. Le moussage peut entraîner :
- des pertes d’huile par débordement d’un carter ou d’une bâche;
- il favorise l’oxydation par augmentation de la surface de contact air-huile;
- un très fort moussage peut entraîner un désamorçage de la pompe à huile.
Les raisons d’un moussage excessif peuvent provenir :
- du retour à la bâche au-dessus du niveau d’huile.
- d’un volume de la charge d’huile très faible compte tenu du débit et de la pression d’huile.
- de la nécessité d’ajouter des antimousses.
- d’une pollution.
- d’une prise d’air dans le circuit d’huile.